Chap 6 L'appréciation de la
situation économique
La situation économique d'une
région, d'une branche ou d'un pays est caractérisée par l'état des grandes
variables économiques et sociales comme la croissance, l'emploi, l'inflation,
la consommation, l'épargne ou l'investissement.
Les analyses de la conjoncture
(variables à court terme, analyse à court terme) et des principales
caractéristiques structurelles du pays (élément d'analyse à long terme) sont
utiles à l'État et aux agents économie pour orienter leurs décisions.
Ainsi les entreprises avant de
produire et d'embaucher ou d'investir dans de nouveaux équipements ont besoin
de connaître l'orientation générale de la demande. Les ménages intéressent à
l'évolution de prix et des taux d'intérêts pour décider de s'endetter ou non.
Nous verrons dans une première
partie comment analyser la situation économique
avec les principaux indicateurs de la conjoncture puis des indicateurs
structurels.
Dans une deuxième partie nous
étudierons l'influence de la situation économique sur les décisions des agents
économiques : entreprises et ménages.
I L'analyse de la situation
économiques
1)Les indicateurs de la
conjoncture
l'analyse conjoncturelle
s'intéresse au court terme et au très court terme. Elle vise à connaître
l'évolution récente de l'économie, c'est à dire sa situation présente mais
aussi son passé immédiat et son futur proche.
La plupart des « notes de
conjoncture étudient l'état des grandes variables économiques.
Elles parlent de plusieurs
indicateurs : la croissance économique (mesuré par le PIB et son taux de
croissance), ses perspectives (taux de croissance du PIB), l'environnement
international du moment , élément essentiel dans une économie ouverte sur le
reste du monde (croissance des autres pays...).
La demande globale est étudiée et
ces trois composantes : les exportations de biens et services, l'investissement
et la consommation effectives des ménage.
A court terme, l'évolution de la
croissance mesurée par l'évolution du PIB est étroitement liée à l'évolution de
la demande.
Rappelle de l'égalité suivante:
PIB + importation (richesses
disponibles dans une économie)= consommation+investissement (FBCF)+variation de
stock+exportation (utilisation de richesses disponibles).
Les notes de la conjonctures
s'attachent à analyser l'évolution de l'emploi et du chômage ainsi que celle
des salaires et des prix.
Les notes de la conjoncture
examinent les politiques conjoncturelles de l'État.
Rappel:
le PIB représente la somme des valeurs
ajoutées produites sur un territoire pendant un an en général..
Cet indicateur mesure la richesse
produite dans un pays pendant un an.
L'indice des prix permet de
mesure l'inflation (hausse du nouveau général des prix).
Le taux de chômage est le rapport
entre le nombre de chômeurs (personnes sans emplois à la recherche d'un emploi)
et la population active (personne aynt un emploi+chômeur).
On peut distinguer parmi les
indicateurs conjoncturels les indicateurs quantitatifs des indicateurs
qualitatifs.
a)Les indicateurs quantitatif de
la conjoncturel
Les principaux indicateurs
quantitatifs: PIB, le taux d'inflation, le taux de chômage, le solde du
commerce extérieur, les taux 'intérêts, le déficit public....
Mais le calcul en temps réel de
ces indicateurs est trop compliqué, c'est pourquoi l'INSEE et les autres
instituts statistiques utilisent des indicateurs partiels.
Par exemple l'évolution du PIB
peut être approchée par l'évaluation de la production industrielle (Indice de
la production industrielle). Cet indice est estimé tous les mois. Le défaut de
cet indice est de ne pas prendre en compte le secteur tertiaire.
b)Les indicateurs qualitatifs de
la conjoncture.
La conjoncture s'apprécie par la
réalisation d'enquête conjoncturelles d'opinion menés auprès des agents économiques.
Les questions des enquêtes de
conjoncture appellent les plus souvent une réponse à trois modalités: en
hausse, stable ou en baisse.
A partir de là on calcul le
pourcentage de réponse à la hausse, stable ou en baisse pour chaque questions.
On pondère ces réponses par la
taille et l'importance de l'entreprise et du sous secteur concerné.
Un solde d'opinion est établit
pour chaque questions. On fait la différence entre le pourcentage de réponses
positives et négatives.
Pour chaque secteur d'activité,
l'INSEE calcule un indicateur synthétique du climat des affaires, qui résument
les principaux soldes d'opinion et qui s'interprète comme une mesure du climat
des affaires tel qu'il est perçu par les chefs d'entreprises.
Plus il est haut plus les industriels
considèrent la conjoncture comme favorable.
Ainsi les enquêtes de
conjonctures produisent des indicateurs tirés de l'agrégation d'opinions émises
par les entreprises et les ménages sur leur situation présente et future. La
partie de ces enquêtes relatives aux « perspectives » des ménages et
des entrepreneurs est particulièrement utile pour établir des prévision à court
terme.
2)Les indicateurs structurels
L'étude de la situation
économique repose aussi sur des éléments de long terme qui visent à repérer les
effets des transformation des structures.
Les principaux indicateurs
structurels sont: les variables démographiques, la productivité du travail, le
taux d'emploi, les obstacles à la concurrence (barrière à l'entrée et à la
sortie sur le marché), le coût du travail, le taux d'épargne, la compétitivité
des entreprises.....
Ainsi on estime parfois le taux
d'emploi; plus pertinent que le taux de chômage pour évaluer la situation du
marché du travail.
Le taux d'emploi est le rapport
entre le nombre d'individu d'une classe d'âge qui travaille divisé par le
nombre d'individus de cette classe d'âge.
Dans les années 90, le taux de
croissance aux États-Unis n'a cessé d'augmenté. Il a augmenté plus vite qu'en
Europe. Le niveau du PIB européen par rapport à celui des Êtas-Uni se dégrade.
Cela s'explique par une durée du
travail plus faible en Europe mais aussi par des taux d'emploi plus faible en
Europe, alors que la productivité horaire, notamment en France est plus forte
en France.
L'étude des taux d'emploi des
femmes en France, permet d'illustrer la dimension structurelle de cet
indicateurs.
Les taux d'emploi féminins
restent, en France, plus faibles que ceux des hommes. Un écart de quinze point
subsiste. Il s'explique par le fait que, à la différence des hommes, le
comportement d'activité des femmes dépend encore de la présence, du nombre et
de l'âge des enfants. Plus ces derniers sont nombreux et plus le dernier né est
jeune, plus le taux d'activité des femmes est faible. Cette situation s'est
renforcée à partir de 1995 avec la mise en place de l'APE (allocation parentale d'éducation)dès le
deuxième enfant (appelé depuis 2004 le complément de libre choix d'activité ).
Cette décision de l'État a donc
contribué à baissé le taux d'emploi des femmes et notamment des moins
qualifiés.
Par ailleurs les femmes
travaillent dans d'autres emplois que ceux des hommes. On les retrouvent en
majorité dans le secteur tertiaire (CSP des employées), les secteurs de la
santé et de l'éducation.
Les femmes travaillent beaucoup
plus à temps partiel que les hommes(30% des femmes travaillent à temps
partiels), à la fois par choix et par nécessite. Le travail, le manque de modes de garde ainsi que l'absence d'aide du
père ne leur permettant pas de conserver un temps plein.
De plus les femmes sont plus
nombreuses à avoir des emplois « atypiques » c'est à dire des CDD ou
des emplois à temps partiel subis.
Les salaires des femmes sont
moins élevés et elles se heurtent encore au plafond de verre c'est à dire
qu'elles sont sous représentées aux postes les plus élevés, décisionnaires.
Il faudrait des réformes
structurelles pour augmenter les taux d'emplois féminins. Ainsi faudrait-il
mettre en place des dispositifs qui
permettent de concilier vie professionnelle et vie privée: mise en place d'un
service public de la petite enfance, reformatage des congés parentaux,
réorganisation du travail.....
II L'influence de la situation
économique sur les décisions des agents
1)L'appréciation de la situation
économique par les entreprises
Pour vendre leur production les
entreprises sont dépendante de la conjoncture générale.
Les périodes de récession
économique entraîne généralement une
baisse des revenus des particuliers et des entreprises. De plus il y a des
climats de morosité ou de pessimisme qui entraîne une augmentation de l'épargne
de précaution et une baisse des ventes.
Enfin, la conjoncture dans un secteur peut être
différente de la conjoncture dans un autre secteur.
En outre, la mondialisation de
l'économie entraîne aussi la nécessité pour les entreprises
internationales de collecter une grande
quantité d'informations sur la situation économique des secteurs d'activités ou
des différentes zones géographiques.
Les indicateurs conjoncturels et
structurels influencent les investissements des entreprises.
En dehors des perspectives de
débouchés liées à la demande globale, l'analyse économique distingue trois
autre facteurs essentiels de choix d'investissements :
-Les profits : plus les profits
sont élevés plus cela favorise l'investissement (car cela favorise
l'autofinancement et attire les investissements)
-Le coût relatif du capital(taux
d'intérêt....)par rapport au travail(salaire net + cotisations sociales de
l'employeur et de l'employé). Les entrepreneurs vont arbitrer entre augmenter
le nombre de salariés ou le capital. Il s'agit de savoir si embaucher est
rentable.
-Les contraintes liées à
l'endettement : facilité ou non de s'endetter auprès des banques (en période de
crédit crunch, c'est à dire en période où les banques ont du mal à prêter, cela
est plus compliqué)....De plus le niveau des taux d'intérêt réels (taux
d'intérêts nominale moins taux d'inflation) est important pour inciter les
entreprises à investir.
Par ailleurs l'entreprise a le
choix entre investir dans le capital productif ou réaliser des
« investissements"
dans des actifs financiers. Cela
dépend du rendement anticipé des investissements productifs et des placements.
L'entreprise essaie d'analyser
son environnement : politique, économique, socioculturel, technologique,
écologique, légal pour détecter les opportunités ou les menaces.
2) L'appréciation
de la situation économique par les ménages.
Le niveau de leur revenu va
influencer le pouvoir d'achat des ménages, ainsi que les taux d'intérêts et
l''inflation.
Les m ménages doivent
choisir entre consommer ou épargner leur revenu.
Pour effectuer cet arbitrage, ils
essaient d'anticiper l'évolution de leur revenu et des prix.
En théorie une hausse des prix
entraine une baisse du pouvoir d'achat et donc une baisse de la consommation.
Cependant cette relation n'est pas toujours vérifiée car si les ménages
anticipent une accélération de
l'inflation alors ils voudront consommer tout de suite (avant que les prix
n'augmentent encore plus).
-Le taux d'intérêt réel est aussi déterminant pour choisir
entre la consommation ou l'épargne.
Les ménages peuvent aussi être sensible aux politiques
budgétaire (prochain chapitre) mises en place par les gouvernements pour
stimuler la consommation.
-Le taux de chômage peut aussi jouer sur le taux d'épargne.
Si les ménages sont inquiets, ils vont augmente leur épargne de précaution.
-Le taux d'inflation a aussi un impact sur la situation
économique de ménages et leurs anticipations.
L'inflation entraine une érosion monétaire des dettes. Mais aussi pour les agents qui ont placés une
érosion de leurs placements, donc baisse du patrimoine.
Ainsi l'inflation favorise les ménages endettés et
défavorise ceux qui ont un patrimoine net positif et qui ne sont pas prémunis
contre les effets de l'inflation (dont les revenus ne sont pas indexés sur
l'inflation).
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