jeudi 17 janvier 2013

2ème année Chap 6 L'appréciation de la situation économique




Chap 6 L'appréciation de la situation économique

La situation économique d'une région, d'une branche ou d'un pays est caractérisée par l'état des grandes variables économiques et sociales comme la croissance, l'emploi, l'inflation, la consommation, l'épargne ou l'investissement.

Les analyses de la conjoncture (variables à court terme, analyse à court terme) et des principales caractéristiques structurelles du pays (élément d'analyse à long terme) sont utiles à l'État et aux agents économie pour orienter leurs décisions.
Ainsi les entreprises avant de produire et d'embaucher ou d'investir dans de nouveaux équipements ont besoin de connaître l'orientation générale de la demande. Les ménages intéressent à l'évolution de prix et des taux d'intérêts pour décider de s'endetter ou non.

Nous verrons dans une première partie comment analyser la situation économique  avec les principaux indicateurs de la conjoncture puis des indicateurs structurels.
Dans une deuxième partie nous étudierons l'influence de la situation économique sur les décisions des agents économiques : entreprises et ménages.


I L'analyse de la situation économiques

1)Les indicateurs de la conjoncture

l'analyse conjoncturelle s'intéresse au court terme et au très court terme. Elle vise à connaître l'évolution récente de l'économie, c'est à dire sa situation présente mais aussi son passé immédiat et son futur proche.

La plupart des « notes de conjoncture étudient l'état des grandes variables économiques.

Elles parlent de plusieurs indicateurs : la croissance économique (mesuré par le PIB et son taux de croissance), ses perspectives (taux de croissance du PIB), l'environnement international du moment , élément essentiel dans une économie ouverte sur le reste du monde (croissance des autres pays...).
La demande globale est étudiée et ces trois composantes : les exportations de biens et services, l'investissement et la consommation effectives des ménage.

A court terme, l'évolution de la croissance mesurée par l'évolution du PIB est étroitement liée à l'évolution de la demande.

Rappelle de l'égalité suivante:
PIB + importation (richesses disponibles dans une économie)= consommation+investissement (FBCF)+variation de stock+exportation (utilisation de richesses disponibles).

Les notes de la conjonctures s'attachent à analyser l'évolution de l'emploi et du chômage ainsi que celle des salaires et des prix.
Les notes de la conjoncture examinent les politiques conjoncturelles de l'État.

Rappel:
 le PIB représente la somme des valeurs ajoutées produites sur un territoire pendant un an en général..
Cet indicateur mesure la richesse produite dans un pays pendant un an.
L'indice des prix permet de mesure l'inflation (hausse du nouveau général des prix).
Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs (personnes sans emplois à la recherche d'un emploi) et la population active (personne aynt un emploi+chômeur).

On peut distinguer parmi les indicateurs conjoncturels les indicateurs quantitatifs des indicateurs qualitatifs.

a)Les indicateurs quantitatif de la conjoncturel

Les principaux indicateurs quantitatifs: PIB, le taux d'inflation, le taux de chômage, le solde du commerce extérieur, les taux 'intérêts, le déficit public....

Mais le calcul en temps réel de ces indicateurs est trop compliqué, c'est pourquoi l'INSEE et les autres instituts statistiques utilisent des indicateurs partiels.

Par exemple l'évolution du PIB peut être approchée par l'évaluation de la production industrielle (Indice de la production industrielle). Cet indice est estimé tous les mois. Le défaut de cet indice est de ne pas prendre en compte le secteur tertiaire.


b)Les indicateurs qualitatifs de la conjoncture.

La conjoncture s'apprécie par la réalisation d'enquête conjoncturelles d'opinion menés auprès des agents économiques.

Les questions des enquêtes de conjoncture appellent les plus souvent une réponse à trois modalités: en hausse, stable ou en  baisse.
A partir de là on calcul le pourcentage de réponse à la hausse, stable ou en baisse pour chaque questions.
On pondère ces réponses par la taille et l'importance de l'entreprise et du sous secteur concerné.
Un solde d'opinion est établit pour chaque questions. On fait la différence entre le pourcentage de réponses positives et négatives.

Pour chaque secteur d'activité, l'INSEE calcule un indicateur synthétique du climat des affaires, qui résument les principaux soldes d'opinion et qui s'interprète comme une mesure du climat des affaires tel qu'il est perçu par les chefs d'entreprises.
Plus il est haut plus les industriels considèrent la conjoncture comme favorable.

Ainsi les enquêtes de conjonctures produisent des indicateurs tirés de l'agrégation d'opinions émises par les entreprises et les ménages sur leur situation présente et future. La partie de ces enquêtes relatives aux « perspectives » des ménages et des entrepreneurs est particulièrement utile pour établir des prévision à court terme.

2)Les indicateurs structurels
L'étude de la situation économique repose aussi sur des éléments de long terme qui visent à repérer les effets des transformation des structures.

Les principaux indicateurs structurels sont: les variables démographiques, la productivité du travail, le taux d'emploi, les obstacles à la concurrence (barrière à l'entrée et à la sortie sur le marché), le coût du travail, le taux d'épargne, la compétitivité des entreprises.....

Ainsi on estime parfois le taux d'emploi; plus pertinent que le taux de chômage pour évaluer la situation du marché du travail.
Le taux d'emploi est le rapport entre le nombre d'individu d'une classe d'âge qui travaille divisé par le nombre d'individus de cette classe d'âge.

Dans les années 90, le taux de croissance aux États-Unis n'a cessé d'augmenté. Il a augmenté plus vite qu'en Europe. Le niveau du PIB européen par rapport à celui des Êtas-Uni se dégrade.
Cela s'explique par une durée du travail plus faible en Europe mais aussi par des taux d'emploi plus faible en Europe, alors que la productivité horaire, notamment en France est plus forte en France.



L'étude des taux d'emploi des femmes en France, permet d'illustrer la dimension structurelle de cet indicateurs.

Les taux d'emploi féminins restent, en France, plus faibles que ceux des hommes. Un écart de quinze point subsiste. Il s'explique par le fait que, à la différence des hommes, le comportement d'activité des femmes dépend encore de la présence, du nombre et de l'âge des enfants. Plus ces derniers sont nombreux et plus le dernier né est jeune, plus le taux d'activité des femmes est faible. Cette situation s'est renforcée à partir de 1995 avec la mise en place de l'APE  (allocation parentale d'éducation)dès le deuxième enfant (appelé depuis 2004 le complément de libre choix d'activité ).
Cette décision de l'État a donc contribué à baissé le taux d'emploi des femmes et notamment des moins qualifiés.


Par ailleurs les femmes travaillent dans d'autres emplois que ceux des hommes. On les retrouvent en majorité dans le secteur tertiaire (CSP des employées), les secteurs de la santé et de l'éducation.
Les femmes travaillent beaucoup plus à temps partiel que les hommes(30% des femmes travaillent à temps partiels), à la fois par choix et par nécessite. Le travail, le manque de  modes de garde ainsi que l'absence d'aide du père ne leur permettant pas de conserver un temps plein.
De plus les femmes sont plus nombreuses à avoir des emplois « atypiques » c'est à dire des CDD ou des emplois à temps partiel subis.

Les salaires des femmes sont moins élevés et elles se heurtent encore au plafond de verre c'est à dire qu'elles sont sous représentées aux postes les plus élevés, décisionnaires.

Il faudrait des réformes structurelles pour augmenter les taux d'emplois féminins. Ainsi faudrait-il mettre en place des dispositifs  qui permettent de concilier vie professionnelle et vie privée: mise en place d'un service public de la petite enfance, reformatage des congés parentaux, réorganisation du travail.....

II L'influence de la situation économique sur les décisions des agents


1)L'appréciation de la situation économique par les entreprises

Pour vendre leur production les entreprises sont dépendante de la conjoncture générale.
Les périodes de récession économique entraîne généralement  une baisse des revenus des particuliers et des entreprises. De plus il y a des climats de morosité ou de pessimisme qui entraîne une augmentation de l'épargne de précaution et une baisse des ventes.

Enfin,  la conjoncture dans un secteur peut être différente de la conjoncture dans un autre secteur.

En outre, la mondialisation de l'économie entraîne aussi la nécessité pour les entreprises internationales  de collecter une grande quantité d'informations sur la situation économique des secteurs d'activités ou des différentes zones géographiques.

Les indicateurs conjoncturels et structurels influencent les investissements des entreprises.

En dehors des perspectives de débouchés liées à la demande globale, l'analyse économique distingue trois autre facteurs essentiels de choix d'investissements :
-Les profits : plus les profits sont élevés plus cela favorise l'investissement (car cela favorise l'autofinancement et attire les investissements)
-Le coût relatif du capital(taux d'intérêt....)par rapport au travail(salaire net + cotisations sociales de l'employeur et de l'employé). Les entrepreneurs vont arbitrer entre augmenter le nombre de salariés ou le capital. Il s'agit de savoir si embaucher est rentable.
-Les contraintes liées à l'endettement : facilité ou non de s'endetter auprès des banques (en période de crédit crunch, c'est à dire en période où les banques ont du mal à prêter, cela est plus compliqué)....De plus le niveau des taux d'intérêt réels (taux d'intérêts nominale moins taux d'inflation) est important pour inciter les entreprises à investir.

Par ailleurs l'entreprise a le choix entre investir dans le capital productif ou réaliser des « investissements"
dans des actifs financiers. Cela dépend du rendement anticipé des investissements productifs et des placements.

L'entreprise essaie d'analyser son environnement : politique, économique, socioculturel, technologique, écologique, légal pour détecter les opportunités ou les menaces.

2)      L'appréciation de la situation économique par les ménages.

Le niveau de leur revenu va influencer le pouvoir d'achat des ménages, ainsi que les taux d'intérêts et l''inflation.


Les m ménages doivent choisir entre consommer ou épargner leur revenu.
Pour effectuer cet arbitrage, ils essaient d'anticiper l'évolution de leur revenu et des prix.
En théorie une hausse des prix entraine une baisse du pouvoir d'achat et donc une baisse de la consommation. Cependant cette relation n'est pas toujours vérifiée car si les ménages anticipent une  accélération de l'inflation alors ils voudront consommer tout de suite (avant que les prix n'augmentent encore plus).

-Le taux d'intérêt réel est aussi déterminant pour choisir entre la consommation ou l'épargne.
Les ménages peuvent aussi être sensible aux politiques budgétaire (prochain chapitre) mises en place par les gouvernements pour stimuler la consommation.

-Le taux de chômage peut aussi jouer sur le taux d'épargne. Si les ménages sont inquiets, ils vont augmente leur épargne de précaution.

-Le taux d'inflation a aussi un impact sur la situation économique de ménages et leurs anticipations.
L'inflation entraine une érosion monétaire des dettes.  Mais aussi pour les agents qui ont placés une érosion de leurs placements, donc baisse du patrimoine.
Ainsi l'inflation favorise les ménages endettés et défavorise ceux qui ont un patrimoine net positif et qui ne sont pas prémunis contre les effets de l'inflation (dont les revenus ne sont pas indexés sur l'inflation).

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